Hôpital Psychiatrique Beni Mellal

L’architecture et la psychiatrie ont toujours entretenu un lien étroit, fondé sur le rapport entre l’espace et le comportement. L’objectif principal a été de formuler des propositions originales et innovantes en faveur de la prise en charge des patients. La recherche d’organisations spatiales et fonctionnelles adaptées à la spécificité du traitement de la santé mentale a été déterminante.

Les lieux sont importants quand il s’agit de contenir et d’apaiser les manifestations les plus bruyantes des troubles psychiatriques, et de façon plus large quand il s’agit d’aider à la reconstruction d’une identité souvent mise à mal par ces troubles. Réfléchir à ce que doit être l’architecture d’un hôpital psychiatrique, c’est donc mettre le patient au centre des préoccupations, vouloir prendre soin de lui aux différentes étapes de son cheminement thérapeutique dans la configuration même des lieux. Un des enjeux a donc été d’associer la dimension fonctionnelle que requiert tout lieu hospitalier, à une dimension esthétique, plus poétique, pouvant activer les besoins sensoriels et émotionnels des patients hospitalisés, apaiser leur rapport au monde.

Dans le cadre de l’hospitalisation psychiatrique, La première privation de liberté est celle infligée par la maladie mentale elle-même, et ainsi il est important de ne pas la redoubler dans des lieux n’offrant que peu de perspectives pour en retrouver la jouissance. L’architecture de l’hôpital psychiatrique de beni mellal se met au service de l’exercice de la liberté, et prend en compte les patients qui auront à y séjourner plus ou moins longtemps pour des soins, et les liens existentiels qui se tisseront entre la construction elle-même, les lieux, et les personnes qui seront amenées à y vivre, les patients, mais aussi les soignants.